JOURNA�E D’A�TUDE FABRIQ’AM : A� La fabrique de a�?communautA�s patrimonialesa�� A�, le 15 mai 2014, LESC-MAE, Nanterre

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A�A�La fabrique de a�?communautA�s patrimonialesa��A�A�

A�Jeudi 15 mai 2014, 14h-18h

Laboratoire da��Ethnologie et de Sociologie ComparativeA�- Salle 308

Maison Ethnologie et ArchA�ologie RenA�-GinouvA?s

21, allA�e de la��UniversitA�

UniversitA� Paris Ouest Nanterre

A� la��heure des politiques A�A�community-basedA�A�, la��application des normes internationales en matiA?re de patrimoine prA�suppose que se mobilisent des collectifs se disant porteurs da��un patrimoine et sa��engageant dans sa protection. Tout comme ce patrimoine qua��elles portent, cesA� A�A�communautA�s patrimonialesA�A� na��existent pasA�a prioriA�mais se formentA�ad hocA�dans le cadre du processus mA?me qua��elles contribuent A� lA�gitimer.

Les contributions A� cette journA�e explorent la fabrique sociale, institutionnelle et politique de ces collectifsA�:A�qui s’investit dans un projet patrimonialA�? Quels en sont les enjeuxA�? Quelles rA�sistances cela suscite-t-il ? Comment le cadre institutionnel et lA�gislatif de rA�fA�rence influence-t-il les dA�finitions possibles de ces groupesA�? NousA�A�nous interrogerons sur le rA?le des leaders locaux, des fonctionnaires des agences culturelles, des ONG ou des chercheursA� dans la crA�ation de ces communautA�s patrimoniales.

Introduction.A�La��autodA�termination patrimoniale. Un colonialisme inversA�A�?

Chiara Bortolotto, University of Cambridge (CRASSH)

Longuement revendiquA� par les groupes minoritaires autochtones, ethniques, religieux ou linguistiques en Australie et aux A�tats Unis, le droit A� une A�A�autodA�termination patrimonialeA�A� a A�tA� projetA� par des reprA�sentants de ces pays A� la��A�chelle internationale et a profondA�ment influencA� les principes fondateurs de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatA�riel (Unesco 2003).

Ce changement sa��inscrit dans un effort de dA�colonisation des reprA�sentations patrimoniales fondA� sur une critique des catA�gories, comme celle da��authenticitA�, qui sont au fondement des principes de conservation A�laborA�s en Europe, puis imposA�s dans des contextes culturels caractA�risA�s par da��autres modes de concevoir le rapport au passA� et la transmission culturelle. Une telle dA�marche, qui tire sa lA�gitimitA� de la��implication de nouveaux acteurs (A�A�les A�A�communautA�s) dans le processus de sA�lection et de gestion du patrimoine, est aujourda�?hui transfA�rA�e aux politiques patrimoniales des pays colonisateurs, obligA�s de sa��adapter au standard international.

La��observation des rA�unions du comitA� intergouvernemental pour la sauvegarde du PCI permet de saisir la diversitA� des interprA�tations que les A�tats font de la��impA�ratif participatif de la convention. La��A�tude du fonctionnement des dispositifs de mise en A�uvre de la convention par les institutions patrimoniales (inventaires), et de valorisation patrimoniale par les acteurs locaux (dossiers de candidature aux listes de la��Unesco) en Italie en et France, montre les difficultA�s da��adopter une approche considA�rA�e A�trangA?re A� la tradition des institutions patrimoniales de ces pays et aux modes locaux de fabriquer du patrimoine.

Community as Myth and Reality in the UNESCO World Heritage Convention

Christoph Brumann, Max Planck Institute for Social Anthropology

Community and communities are very much highlighted in the UNESCO convention on intangible cultural heritage of 2003 but the older sister UNESCO convention in the field deals with communities, and increasingly so. To the programmatic “four C’s” of credibility, conservation, capacity-building and communication, the “fifth C” of community has been added in the 2000s, and the general importance of community and communities is readily acknowledged by the World Heritage Committee, the state delegations attending its annual sessions, the secretariat of the convention (the World Heritage Center within UNESCO headquarters), and the advisory bodies ICOMOS, IUCN, and ICCROM. But World Heritage Committee sessions give only limited attention to the communities living within or near World Heritage properties, under the pressures of a packed agenda and huge workloads but also because the mandate of the convention is for the conservation of properties, not the people living there. More importantly, however, government versions of the situation on the ground are not easily challenged in an intergovernmental setting, and the independent session participation of site community representatives is hampered in numerous ways. The World Heritage system has been particularly challenged by indigenous communities yet here again, paying lip service to the importance of indigenous rights does not always translate into a readiness to challenge national governments unwilling to yield to indigenous demands. I argue that this is because the World Heritage arena itself has unacknowledged community aspects, spontaneous emanations of communitas (in Turner’s sense) during the session but also the more stable community of state diplomats delegated to UNESCO who largely dominate decision-making within the World Heritage Committee. Within this temporary but intensely interacting community localised in Paris, much of the deals of mutual support that dominate recent decision-making are being struck, and in case of doubt, smooth international relations and the fulfillment of assignments from the diplomats’ home ministries take precedence over supporting World Heritage site communities and their concerns. The presentation builds on ethnographic fieldwork conducted at World Heritage meetings through 2009-12.

Tourisme et patrimonialisation: enjeux de pouvoirs et affirmation identitaire A� Chico-MA�ndez (Amazonie A�quatorienne)

Julie Carpentier, UniversitA� Paris Ouest (LESC-EREA)

Depuis la fin des annA�es 90, le tourisme communautaire en Amazonie A�quatorienne a connu un essor sans prA�cA�dent. EncouragA� par les institutions, ce fait rA�cent implique une (rA�)invention des pratiques et des traditions culturelles, amenant A� sa��interroger sur les enjeux de cette nouvelle activitA�, notamment au regard du phA�nomA?ne de patrimonialisation. Cette prA�sentation sa��intA�resse au processus de mise en tourisme de la communautA� shuar de Chico-MA�ndez en sa��appuyant essentiellement sur le rA�cit de vie de Pedro Tzerembo, leader indigA?ne et initiateur du projet en 2007. Elle analyse notamment le rA?le clA� de ce personnage dans le phA�nomA?ne de a�?touristificationa�?, et de ses consA�quences sur les processus de redA�finition identitaire et de valorisation patrimoniale au sein da��une communautA� ethniquement minoritaire dans la rA�gion. Dans un second temps, il s’agira de sa��interroger sur les impacts de cette mise en tourisme A� la��A�chelle cantonale, et sur la maniA?re dont cette activitA�, loin de gA�nA�rer des bA�nA�fices A�conomiques, a avant tout participA� A� (re)crA�er des a�?frontiA?res ethniquesa�? en modifiant profondA�ment les relations intra et intercommunautaires au sein du canton.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Fabriq'am (3 mai 2014). JOURNA�E D’A�TUDE FABRIQ’AM : A� La fabrique de a�?communautA�s patrimonialesa�� A�, le 15 mai 2014, LESC-MAE, Nanterre. Fabriq'am. Consulté le 23 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/oo6t